Le Bled
Sur le paquebot qui l'amène à Alger, Pierre Hoffer rencontre Claudie Duvernet. Tandis que le jeune homme, à court de ressources, est reçu par son oncle Christian, riche colon, Claudie assiste à l'ouverture d'un testament qui l’institue légataire universel au grand dam de ses cousins Manuel et Diane. Pierre éprouve des difficultés dans son travail, mais il comprend la grandeur de sa tâche lorsque Christian Hoffer lui retrace l'épopée de la colonisation. Il retrouve Claudie, lui avoue son amour, constate qu'il est partagé. Cependant les cousins ont juré la perte de la jeune fille et tentent de l'enlever pour la faire périr. Ils échouent grâce à Pierre et l'oncle Hoffer donne aux fiancés la permission d'être heureux. Dans ce film muet de commande pour commémorer le Centenaire de l’Algérie française (1830-1930), Jean Renoir évoque l'Algérie coloniale sur fond de comédie sentimentale.
« Depuis quelques semaines Alger la Blanche est charmée de compter dans ses murs l’importante troupe cinématographique envoyée par la Société d’Edition des Romans historiques filmés pour réaliser le film destiné à préparer les fêtes du centenaire de la conquête de l’Algérie. Cette future production aura pour but de faire connaître au monde entier l’activité de l’Algérie sous toutes ses formes ainsi que la beauté de ces sites. C’est donc une œuvre qui sera exécutée dans les principaux centres touristiques et commerciaux de l’Algérie. Ce sera un formidable instrument de publicité et de propagande pour amener les touristes en grand nombre au moment des fêtes, notamment. Le sujet a été choisi, d’accord avec les représentants du gouvernement général de l’Algérie : c’est-à-dire qu’il est moral, mais qu’il n’exclut pas toute idée cinématographique susceptible de passionner la curiosité du grand nombre international. Ça sera un film moderne, ayant trait aux premiers efforts des Français dans la colonie. »
Paul Saffar, Cinemagazine n°2, 11 janvier 1929.
« « Le Bled » est un acte de complicité frivole. Renoir à 35 ans, il est en paix avec lui-même et n’éprouve pas la moindre gêne à exalter le centenaire d’une guerre coloniale. la France d’ailleurs est un pays prospère et 1929 sera la dernière guerre la dernière année normale avant la crise. Les zouaves défilent à Paris, déguisés en soldats de Louis Philippe. Dans ce beau frémissement d’unanimité nationale, Renoir accepte d’être un maître de cérémonie. »
Premier plan, « Jean Renoir », n°22, 23, 24, mai 1962.