La Zerda, ou les chants de l'oubli + Algérie, année zéro.
En réponse au film Le Bled, de Jean Renoir (séance du 27.11.2025 à 20h00)
- La Zerda, ou les chants de l'oubli :
Prix du meilleur film historique au Festival international du film de Berlin 1983.
Le film « La Zerda et les Chants de l'Oubli est l'un des deux seuls films réalisés par l'écrivaine algérienne Assia Djebar. Un essai cinématographique poétique et puissant, basé sur des images d'archives, dans lequel Djebar, en collaboration avec le poète Malek Alloula et le compositeur Ahmed Essyad, déconstruit la propagande et expose le voyeurisme prédateur du regard colonial français porté par les actualités Pathé-Gaumont de 1912 à 1942. Elle révèle ainsi les signes de la révolte des peuples du Maghreb contre toutes les tentations exotiques et orientalistes. »
Festival international du film de Pesaro, 2022.
Propos des auteurs
« 1912-1942. Trente années au MAGHREB. Dans un MAGHREB totalement soumis et réduit au silence, photographes et cinéastes ont afflué pour nous prendre en images. La “Zerda” est cette “fête” moribonde qu’ils prétendent saisir de nous. Malgré leurs hors images à partir du hors champ de leur regard qui fusille, nous avons tenté de faire lever d’autres images, lambeaux d’un quotidien méprisé…Surtout, derrière le voile de cette réalité exposée, se sont réveillées des voix anonymes, recueillies ou ré-imaginées, l’âme d’un MAGHREB unifié et de notre passé. »
Assia Djebar, Malek Alloula, ouverture du film La Zerda et les Chants de l'Oubli, 1982.
- Algérie, année zéro
Film de Marceline Loridan, Jean-Pierre Sergent, France, 1962, 34’, 22’’, noir & blanc
Grand prix du festival international de Leipzig en 1965.
Le film
« Algérie Année Zéro retrace les débuts de l'indépendance algérienne. La priorité est à la reconstruction du pays et pour Bruno Muel, opérateur du film et ancien appelé : "Participer à un film sur l'indépendance est une victoire sur l'horreur, le mensonge et l'absurde". Les images de ce film, qui fut interdit en France et en Algérie, ont été réalisées au cœur du djebel mais aussi à Alger, durant les mois de novembre et décembre 1962. »
La Cinémathèque de Toulouse
Propos des auteurs
« Il y avait comme une espèce de grande fête permanente à partir du cessez-le feu qui s'était traduit notamment par l'ouverture des prisons. Des centaines de prisonniers algériens s'étaient trouvés élargis, et des rencontres étaient enfin possibles. Le rendez-vous était fixé à Alger pour l'Indépendance et c'est donc à ce moment-là que je suis parti. Tout le monde rêvait. Il y avait vraiment un enthousiasme. Je me souviens, je suis allé là-bas fou de joie à l'idée de voir l'Algérie. C'est cette espèce de moment de grâce, que nous avons voulu filmer. Donc j'ai tourné quelques premières images. Marceline est arrivée, elle avait pu réunir les moyens financiers pour faire un vrai film, avec cette ambition-là »
Jean-Pierre Sergent - Extrait d'un entretien avec Marceline Loridan et Jean-Pierre Sergent réalisé par Patrice Delavie et Béatrice de Pastre au printemps 2013.